En huit finales de play-off, dont cinq gagnées, le grand CP Berne n'a pas réussi à remporter un titre à domicile. Cela s'est encore produit hier soir face à GE Servette. La série se prolongera demain aux Vernets, certainement sans Salmelainen. Mais reprenons...
Les nombreux Neuchâtelois présents à la BernArena n'ont pas regretté leur déplacement. Le cinquième acte de cette finale fut haletant, palpitant et passionnant. Du grand spectacle entre deux équipes aux styles différents. Techniques, homogènes et rapides, les Bernois ont souvent mis les Genevois hors de position, sans parvenir à conclure les nombreuses situations dangereuses générées devant la cage du solide Stephan.
Toujours aussi agressifs et compacts, les Aigles ont eux compensé leur gros handicap théorique. Privé de Cadieux, Toms et Savary, Mc Sorley a été contraint d'aligner un défenseur (Höhener) en attaque et de placer Trachsler au centre de son duo le plus prolifique (Déruns-Salmelainen). Pendant ce temps, Randegger patinait pour Lausanne. Comme si la politique du manager des Vernets l'avait rattrapé...
Mais le bouillant mentor canadien n'a pas son pareil pour mobiliser ses troupes. D'emblée entreprenant, GE Servette a mis la pression. Le premier but signé par le Chaux-de-Fonnier Thomas Déruns - le cinquième de cette finale! - a jeté un froid dans la BernArena.
Les Ours ont dû attendre la 25e et un mauvais renvoi de Stephan pour égaliser. L'ambiance monta alors de plusieurs crans dans le temple bernois. Sans déstabiliser les Romands.
Le dernier tiers fut encore plus prenant. Larry Huras décida de prendre des risques en modifiant quelque peu ses batteries. Vigier se retrouva dans deux lignes, Dubé avec Rüthemann et Plüss. Cela apporta encore plus de percussion aux Bernois. Sans que cette furia ne se matérialise d'emblée.
C'est même Suri qui trouva la faille sur une des rares incursions genevoises de cette dernière période. Ce but a failli peser lourd dans la balance. Le manque d'efficacité des hommes de Huras en power-play aussi. Il a fallu attendre la cinquième supériorité bernoise pour voir le diabolique Roche convertir cet avantage.
Encore diminués par l'expulsion de Salmelainen (54e), les Genevois firent le dos rond. Ils frisèrent le code à la 55e, mais les arbitres annulèrent, justement et courageusement, un but local pour crosse haute. Les prolongations tournèrent à l'avantage des Genevois, très opportunistes en power-play. La réussite de Bezina a-t-elle juste retardé l'échéance? Réponse au prochain épisode. On en salive déjà! /JCE